Des méfaits de l’argent

Publié le par The Grey Wolf

L’argent n’est pas une bonne fin en soi, ni économiquement…

             L’un des principaux vices du capitalisme qui connaît aujourd’hui de vastes difficultés est la course à l’argent en tant que fin. N’est-ce pas là le principe de la spéculation, des hedge funds, des subprimes, de la prime de risque accordée aux traders ? Le corolaire de cette folie est d’avoir remplacé, au sein des banques, les économistes par des mathématiciens, qui ne connaissent pas (et le souhaiteraient-ils ?) les conséquences de leurs actes sur l’économie globale. Derrière les chiffres, il y a pourtant des humains.

            Ils ont oublié (s’ils l’ont su) que même dans le modèle libéral issu des classiques, l’argent n’est qu’une grille de lecture de la valeur des choses (un voile), ainsi que le moyen d’échange le plus pratique, parce que le plus liquide. Il ne doit pas être poursuivit pour lui-même. Les classiques avaient même du mal à le concevoir comme une réserve de valeur, eux qui considéraient la valeur comme le résultat de l’échange. Pour eux, Picsou eût été une aberration.

            Bâtir sa fortune sur de l’argent fictif l’est encore plus. Sur quoi reposent les milliards qui tournent au sein des systèmes spéculatifs ? Sur quels échanges, sur quels biens réels ? Sur quoi de solide peut reposer une perte aussi brutale de 5 milliards d’euros comme celle provoquée par Jérôme Kerviel ?

            Investir dans des projets durables n’eût pas seulement été moins coûteux, mais aussi plus sage. Même si un projet s’effondre, il a, pendant un temps, permis d’employer des gens, distribué des salaires, nourri des humains, fait tourner l’économie réelle. Car, si ce n’est pas toujours elle qui récolte les bénéfices, c’est bien elle qui, semble-t-il, paie les pots cassés. Aujourd’hui, l’argent investi dans les plans de relance, y compris les récentes promesses, n’équivaut pas celui investi (c’est un bien grand mot) dans les banques. S’il n’y avait pas eu, derrière le sauvetage des banques, celui de l’épargne des Français et plus largement des Européens, l’intérêt de les sauver m’eût semblé, je l’avoue, beaucoup moins flagrant.

L’argent fictif n’a pas toujours été inutile, ni si dangereux ; les banques prêtent en général des sommes qu’elles ne possèdent pas encore, mais qu’elles possèderont grâce au remboursement. Ce système a permis une croissance qui n’aurait pas existé sans lui, il est vrai. Il est sain tant qu’il reste rattaché à l’économie réelle. Dans le cas contraire, il tourne en rond et peut s’effondrer comme une bulle éclate.

 

… ni socialement : il existe des solutions alternatives

Le pire, c’est que certains parmi les possesseurs des plus grandes fortunes, ceux qu’on appelle désormais les ultrariches (cf dossier éponyme du Courrier International n°932), finissent par découvrir que l’argent ne fait pas le bonheur.

En Chine et en Russie, ils doivent se cacher pour ne pas subir la colère du peuple, qui parfois les maltraite. Au sein des classes moyennes même apparaît, venue des Etats-Unis, une mouvance appelée downsizers (ou adeptes de la décroissance) qui apprend à se passer d’argent dans une certaine mesure. Pourquoi travailler plus pour gagner plus si on n’a pas le temps d’en profiter, ou qu’on perd le respect des valeurs qui nous rendent heureux ? Même fruit d’un travail, l’argent commence à une plus être perçu comme une bonne fin en soi. Alors, que dire lorsqu’il n’est que la rémunération de lui-même ?

D’ailleurs, au sein de cette crise, il commence à être remplacé. En Russie se développe un système de troc destiné à permettre à l’économie réelle de continuer à fonctionner, malgré une diminution des prêts bancaires. On en attend les résultats ; pour l’instant, l’entreprise principale qui a mis ce système en route (développée par un certain M. Sterligov) fait des affaires.

Je ne suis pas contre l’argent en tant que tel. J’en touche, j’en dépense, j’en économise. Mais il ne devrait pas être considéré comme un fin en soi, pas plus que le luxe, son petit-frère, consommation dans laquelle la part ostentatoire (donc non créatrice de richesse) prend une place démesurée chez les plus riches…

 

L’argent appelle l’argent… et la pauvreté appelle la misère

            Deuxième problème de l’argent : si on ne le force pas un peu, il a tendance à se reproduire unilatéralement. Que la richesse appelle la richesse, passe encore. Mais que la pauvreté appelle la pauvreté, c’est un autre problème. Car l’argent, même fictif, devient un réel instrument de pouvoir s’il est placé dans les bonnes mains (ou les mauvaises, selon le point de vue). Par reproduction, ceux qui possèdent de l’argent en quantité importante finissent par posséder aussi un capital économique, financier, mais aussi humain (c'est-à-dire de connaissances, valorisées par des diplômes) et relationnel ; en bref, tout type de capitaux leur permettant de rester en haut de l’échelle croisée du pouvoir, de la richesse et de la connaissance.

De l’autre côté de cette échelle qui s’étire sans cesse depuis la fin des Trente Glorieuses, se trouvent ceux qui n’ont pas (ou très peu) ces capitaux : RMIstes, chômeurs (en particulier de longue durée), travailleurs précaires… Ceux qu’on pourrait nommer les dépossédés, pris au piège d’un ascenseur social qui désormais redescend. Leurs enfants paieront très cher la diminution de la qualité de vie qui, pour la première fois de l’histoire, hormis pendant les guerres, touchera les générations à venir.

 

Y a-t-il des solutions ?

            Que faire ? Si l’argent ne fait pas le bonheur, faut-il leur en donner ? Oui, parce qu’il ne faut pas confondre bonheur et nécessité ; l’argent ne fait pas le bonheur quand on a le choix entre les deux, et ce n’est pas toujours le cas (la majorité des temps partiels en France sont subis). Mais il faut aussi axer différemment les politiques, cesser de démanteler le système social, de flexibiliser / fragmenter / précariser le marché du travail. Les dépossédés sont la classe invisible ? Il faut les trouver, il faut les comprendre, et il faut répondre à leurs besoins.

            Ensuite, il faut peut-être cesser de dramatiser cette crise et essayer (évidemment, c’est plus ou moins facile en fonction du revenu) de voir autrement le quatuor travail / loisir / consommation / besoins. Un deuxième point positif : c’est dans les phases difficiles que sont produites le plus d’innovations. Autant en profiter ?

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MARCHAND AMBULANT HIER, ET AUJOURD'HUI JE SUIS À LA TÊTE DE PLUSIEURS <br /> BOUTIQUES DE PRÊT À PORTER<br /> Je suis Abdoul Samadou, 29 ans un jeune commerçant ambulant a Yamoussoukro <br /> qui a toujours cru en lui et à ses ambitions cela ma poussé a fait la découverte <br /> du grand Maître MEDAR qui ma aider a devenir l’un des plus grands commerçants de mon pays. <br /> Avant j'était marchand ambulant dans les rues de Yamoussoukro. <br /> Ce n’était vraiment pas facile de marcher à longueur de journée pour pouvoir vendre ses produits. <br /> Il y avait des jours avec et des jours sans. je pouvait rester plusieurs jours sans vendre un seul vêtement.<br /> j’ai pu connaître le vrai bonheur dans ma vie avec le portefeuille magnétique multiplicateur d’argent qu’il m’a fait.<br /> Aujourd'hui je suis à la tête d’une grande chaîne de boutique <br /> de prêt à porter qu’on peu remarquer un peu partout sur les rues de Yamoussoukro. <br /> Comme quoi il suffit juste de croire et d’être muni d’un désir ardent et d’une tension constante de réussir.<br /> Je tiens vraiment à fait ce témoignage pour le remercier;il intervient aussi dans beaucoup de domaine.<br /> Contacts du Grand Maître MEDAR<br /> Adresse électronique : princemedar@gmail.com<br /> Appel et Whatsapp : +22 996 883 650
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