Pierre Soulages à Beaubourg
Encore une très belle expo à Beaubourg ! L'exposition Pierre Soulages a été un choc pour moi, comme Calder quand je l'ai (re)découvert.
Soulage est un artiste hautement abstrait, refusant tout figuralisme. Si je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à ses premières peintures, les salles suivantes ont retenu mon attention. Soulages acquiert un certain dynamisme, une certaine perspective dans ses épaisses lignes noires. Le noir met la couleur en valeur, on a parfois l'impression d'observer un paysage lumineux en catimini, caché derrière des planches de bois.
La technique est déjà impressionnante. Soulage peignait ses oeuvres au sol mais surtout, il parvient à obtenir, avec ce qui fut sans doute de larges rouleaux, les délicates nuances de gris que l'on trouve dans les peintures japonaises sur papier de riz.
Puis, c'est le choc. Un texte explicatif vous prévient, mais quand vous le lisez, vous ne voyez pas encore les oeuvres concernées. Vous passez dans la salle suivante et vous rencontrez "l'outrenoir".
L'outrenoir est visiblement l'aboutissement d'une vie de travail sur le noir. Entre la peinture et la sculpture, la technique devient absolument primordiale. Vous avez en face de vous trois toiles, entièrement noires. Et pourtant, de la lumière s'en dégage. Pierre Soulages joue avec les reflets de sa peinture, variant avec les stries qu'il y a fait. Cela ne représente rien. Et pourtant, c'est beau.
Au cours des salles suivantes on découvre tout un travail d'alternance entre le mat et le brillant, le sens et la largeur des stries, l'épaisseur de la couche de peinture... Et on expérimente de nouvelles impressions.
Enfin, l'exposition débouche sur un long film où l'on voit le peintre lui-même parler, raconter son amour pour les grands espaces. On comprend mieux l'outrenoir en observant des nuages passer au dessus d'un champ de blé, que le vent agite en vagues. Car la peinture de Soulages est dans l'instantanéité : elle n'existe qu'à un seul moment, à un seul endroit, telle que vous la voyez. C'est l'un de ses aspects fascinant : elle se modifie en fonction de l'angle de vue.
Soulages est un de ces grands artistes qui ont ouvert de nouveaux horizons à la peinture.
Je pense qu'il peut être intéressant d'aller voir cette exposition en écoutant In Rainbows, le dernier album de Radiohead (et pas seulement par humour). Par ailleurs, sachez qu'avec le billet d'une exposition, on peut accéder au reste du musée, et revisiter ses classiques au deuxième étage (si je ne m'abuse).
Soulage est un artiste hautement abstrait, refusant tout figuralisme. Si je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à ses premières peintures, les salles suivantes ont retenu mon attention. Soulages acquiert un certain dynamisme, une certaine perspective dans ses épaisses lignes noires. Le noir met la couleur en valeur, on a parfois l'impression d'observer un paysage lumineux en catimini, caché derrière des planches de bois.
La technique est déjà impressionnante. Soulage peignait ses oeuvres au sol mais surtout, il parvient à obtenir, avec ce qui fut sans doute de larges rouleaux, les délicates nuances de gris que l'on trouve dans les peintures japonaises sur papier de riz.
Puis, c'est le choc. Un texte explicatif vous prévient, mais quand vous le lisez, vous ne voyez pas encore les oeuvres concernées. Vous passez dans la salle suivante et vous rencontrez "l'outrenoir".
L'outrenoir est visiblement l'aboutissement d'une vie de travail sur le noir. Entre la peinture et la sculpture, la technique devient absolument primordiale. Vous avez en face de vous trois toiles, entièrement noires. Et pourtant, de la lumière s'en dégage. Pierre Soulages joue avec les reflets de sa peinture, variant avec les stries qu'il y a fait. Cela ne représente rien. Et pourtant, c'est beau.
Au cours des salles suivantes on découvre tout un travail d'alternance entre le mat et le brillant, le sens et la largeur des stries, l'épaisseur de la couche de peinture... Et on expérimente de nouvelles impressions.
Enfin, l'exposition débouche sur un long film où l'on voit le peintre lui-même parler, raconter son amour pour les grands espaces. On comprend mieux l'outrenoir en observant des nuages passer au dessus d'un champ de blé, que le vent agite en vagues. Car la peinture de Soulages est dans l'instantanéité : elle n'existe qu'à un seul moment, à un seul endroit, telle que vous la voyez. C'est l'un de ses aspects fascinant : elle se modifie en fonction de l'angle de vue.
Soulages est un de ces grands artistes qui ont ouvert de nouveaux horizons à la peinture.
Je pense qu'il peut être intéressant d'aller voir cette exposition en écoutant In Rainbows, le dernier album de Radiohead (et pas seulement par humour). Par ailleurs, sachez qu'avec le billet d'une exposition, on peut accéder au reste du musée, et revisiter ses classiques au deuxième étage (si je ne m'abuse).